Histoire
L'histoire du château de Longevergne
Les origines
Les premières traces du château de Longevergne remontent à l’an 1228. Un certain Aubert de Longevergne occupait les lieux. Un autre lui succéda.
Une terre d’accueil et annexe de la commanderie d’Ydes
On raconte que Longevergne servit d’hôtellerie pendant de nombreuses années. Selon les archives de la commanderie templière d’Ydes reprises par l’ordre de Saint Jean de Jérusalem, Ydes avait deux annexes : le château de Longevergne et l’Hôpital. Les voyageurs quittant la commanderie d’Ydes et se dirigeant vers le Pas de Peyrol, se trouvaient à une journée de marche de Longevergne et venaient y trouver refuge.
De Hugues de Bort aux Montclar
Au début du XVe siècle, le château devint la propriété de Hugues de Bort, originaire du château de Pierrefitte. Celui-ci était capitaine du château de Claviers, une imposante forteresse qui dominait alors la vallée du Mars à Jaillac à l’emplacement actuel de la statue de la Vierge.
Plus tard, le château fut la propriété de Georges de Bort. Sa fille, Lucques de Bort, en devint l’héritière. Elle y vécut longtemps. On retrouve de nombreuses traces de sa présence dans les actes du château et on la pense à l’origine de l’édification du monument tel qu’on le connaît aujourd’hui. Lucques de Bort eut à son tour une fille, prénommée Jeanne, qui épousa au début du XVIe siècle Guinot de Montclar.
Au XVIIe siècle, à la suite d’un mariage, les héritiers des Montclar allèrent habiter le château de la Trémolière situé dans le bourg d’Anglards-de-Salers.
La fin du XVIIIe siècle marque la fin du règne des Montclar dans le château.
L’abbé Lavergne et ses descendants
Le château de Longevergne tomba en ruine et fut vendu à Antoine Lavergne, curé de Maintenon. Un personnage haut-en-couleurs, autoritaire et passionnant, qui prit les rênes de l’édifice et le restaura intégralement. Ce dernier avait fui les révolutionnaires, ce qu’il exprimait en ses termes dans son testament : « On mettra sur ma tombe une pierre tumulaire de six pieds et demi de longueur et de trois pieds et demi de largeur, et sur cette pierre on gravera : ci-gît Antoine Lavergne, ancien curé de Maintenon, près de Chartres en Beauce, émigré en 1791 pendant 26 années pour fuir les cannibales de la révolution qui inondaient de sang Paris et ses environs. »
A sa mort, en 1850, son neveu Michel Diernat hérita du château de Longevergne. Il fit également construire l’église de Maleprade, paroisse de Longevergne, afin de respecter scrupuleusement ses volontés testamentaires.
L’importante transformation du château
En 1905, la fille unique de Michel Dienart épousa un certain Alexandre Lagoutte qui entreprit alors une importante restauration du château.
Avec un style « Violet-Le-Duc », Longevergne fut rehaussé d’un demi-étage, la toiture en ardoises remplaça les Lauzes, la tour Nord fut entièrement reconstruite à l’identique de la tour Sud. Celle-ci retrouva son chemin de ronde et ses mâchicoulis.
Quant à l’escalier de la tour hexagonale, il fut entièrement refait avec de la pierre de Volvic.
Jusqu’à ces dernières années, le château resta la propriété exclusive des descendants de l’abbé Lavergne, à qui l’on doit très certainement sa majestueuse aura et toute sa force de caractère.
Sources : le dictionnaire statistique du département du Cantal par Jean-Baptiste de Ribier du Châtelet… et surtout, une autre source plus humaine et précieuse : la mémoire de l’un de ses anciens (et non moins récents) propriétaires, qui occupe aujourd’hui l’une des annexes d’origine à quelques pas du château.